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17 objectifs développement durable pour un monde meilleur - ODD 1 : Pas de pauvreté

28 Septembre 2021 - Socrate Georgiades

Depuis 2015, les Nations-Unies (ONU) ont défini 17 Objectifs de Développement Durable (ODD) afin d’améliorer la vie de tous les habitants du monde mais surtout de parvenir à un avenir durable pour que nos descendants profitent de conditions aussi favorables.
Ces ODD nous concernent tous, citoyens, entreprises, institutions et gouvernements et nous donnent la marche à suivre face à ces défis mondiaux. Pauvreté, climat, inégalité, justice, voyons comment objectif par objectif, nous pouvons dresser un état des lieux de l’Indonésie. Et voir comment chacun de nous, à notre échelle, y compris en tant que voyageur visitant l’Indonésie, nous pouvons contribuer à faire progresser l’objectif jusqu’en 2030. 

Filles indonésiennes attendant pour boire de l'eau

ODD 1 : Pas de pauvreté. 

Situons l’Indonésie, quatrième plus grand pays du monde par sa population, par rapport au reste du monde. L’Indicateur de Développement Humain (IDH défini par le Programme des Nations-Unies pour le Développement, savant calcul basé sur la santé et la longévité, le savoir et l’éducation, revenu brut en parité de pouvoir d’achat) se monte à 0.707. Il est inférieur à la moyenne mondiale (0.731) et se situe à la 146ème place sur 228 pays (en 2018). L’espérance de vie s’élève à 71.5 ans (164ème place mondiale) et le taux de mortalité infantile à 23.5 (162èmeplace). 

Pousse-pousse traditionel indonésien dans la rue

La richesse et le travail sont inégalement répartis en Indonésie. L’essentiel des emplois sont concentrés sur l’île de Java (surtout la partie ouest), Bali se taille la part belle avec le tourisme et il ne reste que la portion congrue pour les petites îles de la Sonde à l’est de Bali (Lombok, Sumba, Timor…) et la Papua.
Le revenu minimal indonésien (rarement respecté malheureusement) s’élève selon les provinces en 2021 entre 2.4 et 3.1 millions de rupiah soit de 167 à 216 dollars par mois. Sachant que le seuil de pauvreté fixé par les Nations-Unies est de 57 dollars par mois (1.9 dollar par jour et par habitant), un rapide calcul nous permet de voir qu’un seul salaire minimal dans une famille de 4 personnes vous plonge dans l’extrême pauvreté (1.4 à 1.9$/jour/personne).

Voici pourquoi 8% des travailleurs dans le monde survivent avec leur famille dans l’extrême pauvreté et luttent pour satisfaire leurs besoins fondamentaux. Et c’est aussi la raison pour laquelle des pays en développement avec de bas salaire comme la Chine, l’Indonésie, l’Inde et le Nigéria abritent près de la moitié des personnes vivant en-dessous du seuil de pauvreté.

Sous la présidence de Jokowi, a été mis en place un système de protection de la santé appelé BPJS qui profite à une majorité d’Indonésiens qui n’avaient jusqu’à présent aucun accès aux soins de santé. Ce BPJS a été mis en place sans augmenter la capacité hospitalière. Du coup, les hôpitaux ont été sérieusement débordés par l’afflux de patients et dans un second temps, l’éventail de maladies couvertes par ce système de santé a été réduit, en partie pour les maladies chroniques. 

Enfants indonésiens riant dans un chariot

L’école est gratuite officiellement mais l’uniforme est obligatoire et payant. Pour passer dans la classe supérieure, il faut parfois payer les professeurs, il existe un barème selon les régions, tant de centaines de milliers de rupiah par points à rattraper. La plupart des Indonésiens aisés mettent leurs enfants dans des écoles privées qui sont le plus souvent confessionnelles. Les plus aisés envoient leurs enfants à l’université en Australie ou ailleurs dans le monde. L’accès à l’université est payant, les études de médecine sont parmi les plus chères, il faut compter plus de 500 millions de rupiah (environ 35.000 dollars) pour la première année. Les riches Indonésiens n’ont pas confiance dans leurs médecins, les plus aisés vont toujours se faire soigner à Singapour ou en Malaisie. On trouve beaucoup d’orphelinats en Indonésie mais moins de 10% des enfants n’ont, dans les faits, aucun parent. Des « chasseurs » d’orphelins promettent aux parents, parfois contre quelques billets, un avenir meilleur pour leurs enfants dans un orphelinat de Bali ou de Java. La cause des orphelins génère beaucoup de dons et devient donc un moyen pour des gens sans scrupule de s’enrichir. 

Un Indonésien aide un vieil homme en lui apportant de la nourriture

Globalement, la situation de la pauvreté s’améliore en Indonésie comme dans le reste du monde, elle est passée entre 1990 et 2015, de 36% à 10%. Bien sûr, la pandémie de COVID-19 a affecté l’archipel et au premier titre Bali qui ne vit que du tourisme et dont les frontières sont fermées depuis plus d’un an et demi. On a pu observer que globalement les Balinais qui avaient perdu leur emploi étaient rentrés au village dans leurs familles et avaient de quoi manger, sans compter qu’ils bénéficiaient d’aides de leur village et parfois du parti politique dominant le PDIP. On a mentionné aux informations une aide d’urgence de 600.000 rupiah (42 dollars) mais très peu de Balinais l’ont reçu et aucun de ceux qu’on appelle pendatang (les immigrés des autres îles). Les pendatang (essentiellement Javanais, Lombokais et des petites îles de l’Est telles que Sumba ou Alor) n’ont bénéficié d’aucune aide, si ce n’est la charité de quelques ONG, personnes et entreprises bienfaisantes. Certains n’ont pas eu assez d’argent pour rentrer sur leur île.

L’Indonésie est régulièrement touchée par des catastrophes naturelles (tsunamis, tremblements de terre, éruptions volcaniques), ce qui a bien sûr une incidence sur la pauvreté. Elle est assez bien rôdée pour les secours d’urgence mais aucun réel accompagnement n’est mis en place pour aider les victimes à retrouver du travail et un logement décent. Ce sont souvent les associations confessionnelles, musulmanes ou chrétiennes, qui apportent de l’aide aux sinistrés.

En conclusion, on peut avancer que le développement économique de ces dernières années en Indonésie a contribué à l’élévation du niveau de vie et à la diminution de la pauvreté mais une grande partie de la population travaille encore dans l’économie informelle (petits vendeurs de rue, chiffonniers, taxis-moto…), ce qui a empêché par exemple un confinement très strict en période de crise sanitaire. 

Vieilles femmes indonésiennes qui rient

Quelques conseils aux voyageurs pour réduire la pauvreté en Indonésie ? 

  • Délaisser les grandes chaines d’hôtels internationales au profit des maisons d’hôtes

  • Faire travailler autant que possible les petits vendeurs de rue, tous les travailleurs indépendants

  • Privilégier des petits restaurants type warung ou manger dans les pasar malam (marchés de nuit)

  • Profiter de ses vacances pour découvrir des zones ignorées du tourisme de masse

  • Privilégier des agences de tourisme locales respectant des engagements durables précis et attestés

  • Participer aux actions de développement durable mises en place par des ONG locales durant son voyage 

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